title
Contrairement à certains artistes, Jean-Emile Collon n'a pas de « modèle » dans le milieu de l'art. Il n'a pas eu à contempler d'autres ouvres pour avoir un déclic et faire ses collages. Il n'a donc pas de références particulières, même si il apprécie le travail de Picasso. Cependant, ses ouvres ne sont pas sans rappeler certains courants de l'histoire de l'art, certaines techniques et notions clés.

Surréalisme et écriture automatique

Les ouvres de Jean-Emile Collon peuvent nous faire penser à certains courants de l'histoire de l'art notamment celui du surréalisme puisque l'artiste dit assembler, coller, sans vraiment penser à ce qu'il fait, sans être totalement maître de son ouvre. Il ne cherche pas de sens, il se laisse guider, à la manière des surréalistes que l'on associe souvent à l'écriture automatique. Le surréalisme est un surpassement du réel, et l'écriture automatique dévie l'inconscient de la pensée comme pour Jean-Emile qui semble être guidé par une force qui le surpasse, qui fait parler son inconscient sur le papier. Non pas à travers les mots, mais le collage ici.
D'ailleurs, Max Ernst est un surréaliste auquel Jean-Emile Collon semble attacher une attention particulière.

L'aléatoire, le hasard

Cette référence à l'écriture automatique nous mène à la notion d'aléatoire, de hasard, qui préside également dans les ouvres de l'artiste. En effet, si celui-ci semble déclarer qu'il ne choisit pas vraiment la forme que prendra son ouvre, qu'elle est un peu issue du hasard, on remarque que ce hasard est parfaitement construit. Comme si « le hasard faisait bien les choses ». D'ailleurs, les ouvres de Jean-Emile ont une évolution, ce qui reste mystique pour des ouvres totalement aléatoires.

La Miniature, entre référence religieuse et rapport à la mosaïque

Les couleurs et la façon dont les éléments sont disposés dans les collages de Jean-Emile ne sont pas sans rappeler les vitraux des églises et les miniatures religieuses. D'ailleurs, si l'on regarde le format des ouvres de Jean-Emile Collon, il représente souvent des miniatures. Comme pour rappeler la mosaïque, ces morceaux que l'on assemble pour former une ouvre, comme fait Jean-Emile avec ses morceaux de papier, et comme si ces morceaux étaient les morceaux de sa vie qu'il veut rassembler après cet ouragan qui l'a marqué. Une vie éclatée en petites parcelles, un chaos.

Le cut-up

William S. Burroughs disait « Les mots ont perdu de leur sens et de leur vie à travers des années de répétition.» Dans les ouvres de Jean-Emile Collon, le cut-up sert aussi à redonner vie mais à des objets, des éléments qui ont perdus de leur sens, de leur vie comme les canettes rouillées, les éléments des magazines qu'on feuillette machinalement. Bien évidemment, les collages de Jean-Emile Collon nous rapprochent du collage général dans l'Art, là encore exploité par des dadaïstes et surréalistes tels que Raoul Hausmann, Hannah Hoch, John Heartfield ou encore Max Ernst qui emploie des gravures anciennes pour en faire des collages réunis dans des romans fantastiques.

Le cubisme

On peut également penser au cubisme en voyant les ouvres de Jean-Emile Collon, en ce sens où elles représentent des formes géométriques parfaitement destructurées qui pourtant forment quelque chose qui a un certain sens dans le rendu final.